Justin Timberlake à Lyon : « Cette scénographie est une immense claque » x
La star américaine de 43 ans, en tournée mondiale avec « The Forget Tomorrow World Tour », donne deux concerts français ce week-end. Nous étions au premier, marqué par une scénographie à couper le souffle. Reportage.
Par Marie Poussel
Le 7 septembre 2024 à 06h43
Il est un peu moins de 23 heures, et Arnaud, comme sonné après un match de boxe, s’assoit. La musique vient de s’arrêter. Justin Timberlake a disparu de la scène depuis quelques secondes. « Je l’adore, je l’ai déjà vu au Stade de France avec un son de fou au milieu de la fosse, mais jamais je n’aurai pu imaginer voir un show comme ce soir, confie le fan de la star américaine, la trentaine, venu avec deux amis. Je n’avais jamais vu cela de ma vie. Cette scénographie est une immense claque que je viens de me prendre. » Ils sont nombreux parmi les 16 000 personnes dans la LDCL Aréna, complète à ras bord, dans la banlieue de Lyon à ressentir le même sentiment, à la fin du premier des deux concerts français de Justin Timberlake. Mais quel effet de manche a pu mettre les fans dans un état pareil ?
Depuis le début de la nouvelle tournée mondiale « The Forget Tomorrow World Tour », produite par le géant des concerts Live nation et six ans après sa précédente passée par Bercy en 2018, les réseaux partagent à envie une image. La voir en réel laisse un effet « waouh » difficile à décrire. Alors que l’auteur et compositeur termine un show de près de deux heures, il monte sur une immense structure rectangulaire qui a déjà servi pendant tout le spectacle à projeter des images.
Arnaché de tous les côtés, c’est sur cette scène lumineuse que l‘Américain aux 54 millions d’albums vendus dans le monde entier (sans parler des 70 millions de disques avec son groupe les NSYNC) et aux dix Grammy Awards, chante un de ses plus grands tubes « Mirrors ». Comme un funambule sur son fil, la construction se met à s’envoler au-dessus du public et bascule jusqu’à mettre le chanteur dans les airs, en parallèle de la fosse. Une scène tout aussi impressionnante que jamais vu.
« Entendre Cry me a river en live quand même »
Cette performance scénique qui assoit la réputation de Justin Timberlake. Oui, même à 43 ans, il reste une des stars qui proposent les plus impressionnantes prouesses technologiques. Et pour cette tournée, qui ne passe pas à Paris pour cause de salles réquisitionnées pour les Jeux olympiques, « Justiiiiineeeeeeuuuhh » comme hurlent ses milliers de fans françaises, est à la hauteur de sa réputation.
Pour ce spectacle qui nécessite 26 camions sur les routes, le contrat est rempli et tout comme la promesse de divertissement « à l’américaine ». « Cela sera une des dernières occasions que j’aurai de le voir aussi en forme dans un spectacle aussi ambitieux. Il a 43 ans et il ne pourra plus faire de tournée où il danse et il chante encore longtemps, c’est sûr, explique Naomi, une pétillante Marseillaise, la vingtaine. Quand j’ai vu les vidéos virales sur TikTok de cette scène qui descend du plafond avec lui dessus, je me suis dit vas-y let’s go. Voir et entendre Cry me a river en live quand même… Bref, je ne peux pas passer à côté » La jeune fan de R’n’B était encore une gamine quand Justin Timberlake était au sommet de sa carrière. Et elle en garde un souvenir ému. « Je suis une enfant des années 1990 et 2000, et j’ai été biberonnée à sa musique. Et je le répète, il y a trop de titres classiques que je veux voir en live », s’amuse cette grande consommatrice de concerts, fan de Beyoncé et The Weeknd en autres.
Justin Timberlake ne s’y est pas trompé. Après la sortie de son sixième album « Everything I Thought It Was », assez convenu et passé relativement inaperçu, le mari de l’actrice Jessica Biel, a préféré mettre le paquet sur l’ensemble de sa carrière. Celui que l’on a longtemps appelé le petit prince de la pop, comparé à Michael Jackson, pour mélanger habilement chorégraphie et voix haut perché, a une liste de tubes à faire pleurer de jalousie n’importe quel autre chanteur. Et c’est là où il excelle sur son immense scène. Première constatation.
Comme pour ses précédentes tournées, il est accompagné d’un groupe live, de haute volée. Clavier, bassiste, guitariste et une session de cuivre qui n’a rien à envier à un groupe d’une boîte de nuit de la Nouvelle Orléans, il s’entoure d’une précision musicale impressionnante. Sa voix non plus n’a rien perdu de sa justesse et flirte avec les aiguës d’une façon assez prodigieuse. Côté danse maintenant, Justin Timberlake est moins dans la performance que lors de ses précédentes tournées. Forcément. Ses cinq danseurs enchaînent des pas un peu datés. Mais Justin Timberlake se fait aussi plus mature, plus classe même en se dandinant seulement jouant avec son micro vintage argenté comme un crooner.
« C’est ma partie préférée du show »
Mais là, où il excelle, c’est lors de l’alignement des planètes scénographie, danse et voix. Cela arrive à 21h48, dès les premières notes de son immense titre « Cry me a river », écrit après sa rupture avec Britney Spears en 2002. Inspirés par l’ambiance du clip mythique (qui enregistre la bagatelle de 531 millions de vues), les immenses écrans s’habillent de pluie battante, rendant la scène majestueuse. Cette partie, scotchante, fait instantanément oublier les quelques longueurs au début, dû à des récentes chansons moins populaires. « Le côté à l’ancienne, c’est ce que l’on veut voir, plaide Nahel, un danseur de métier connaissant sur le bout des doigts les premiers albums. Mais attention, cela n’enlève rien au fait que la direction artistique est folle, hypermoderne. Même si les chorégraphies sont moins dans l’air du temps, cela n’empêche que c’est le feu quand même ».
En fin de soirée, l’ambiance se fait plus acoustique, à un moment où Justin Timberlake, se cale sur une petite avancée ronde en fond de scène. Tour à tour, en jouant à la guitare, puis au piano, le musicien réarrange des hits comme « What goes around… comes around », « Selfish » ou encore « Until the end of time » avec brio. Il profite de ce moment plus « intime » pour se livrer à ses fans français qui lui tendent des banderoles remplies de messages et de blagounettes. « C’est ma partie préférée du show car je suis plus près de vous et je peux regarder vos magnifiques visages, assure-t-il dans un grand sourire toujours aussi ravageur. Cela fait quelques mois que j’ai commencé cette tournée et je vois des personnes familières dans cette salle et je m’y sens chez moi car je peux ressentir tout votre amour. Jouer dans une salle comme ce soir à Lyon, c’est ce que je rêvais quand j’étais gamin. Et vous avez permis à un petit mec du Tennessee de réaliser son rêve »
It is a little before 11pm, and Arnaud, as if stunned after a boxing match, sits down. The music has just stopped. Justin Timberlake has disappeared from the stage for a few seconds. "I love him, I've already seen him at the Stade de France with a crazy sound in the middle of the pit, but I could never have imagined seeing a show like this evening, confides the fan of the American star, in his thirties, who came with two friends. I have never seen anything like it in my life. This scenography is a huge slap in the face that I have just received." Many of the 16,000 people in the LDCL Arena, sold out, in the suburbs of Lyon, felt the same feeling, at the end of the first of Justin Timberlake's two French concerts. But what kind of stunt could have put the fans in such a state? Since the start of the new world tour "The Forget Tomorrow World Tour", produced by the concert giant Live Nation and six years after his previous one at Bercy in 2018, the networks have been eagerly sharing an image. Seeing it in real life leaves a "wow" effect that is difficult to describe. As the author and composer finishes a show of nearly two hours, he climbs onto a huge rectangular structure that has already been used throughout the show to project images.
Strapped on all sides, it is on this bright stage that the American with 54 million albums sold worldwide (not to mention the 70 million records with his group NSYNC) and ten Grammy Awards, sings one of his greatest hits "Mirrors". Like a tightrope walker on his wire, the construction begins to fly above the audience and tilts until it puts the singer in the air, parallel to the pit. A scene as impressive as ever seen.
"Hearing Cry Me A River live anyway"
This stage performance that establishes Justin Timberlake's reputation. Yes, even at 43, he remains one of the stars who offer the most impressive technological feats. And for this tour, which does not go to Paris because of the venues requisitioned for the Olympic Games, "Justiiiiineeeeeeuuuhh" as his thousands of French fans scream, lives up to his reputation.
For this show that requires 26 trucks on the roads, the contract is fulfilled and so is the promise of "American-style" entertainment. "This will be one of the last opportunities I will have to see him in such good shape in such an ambitious show. He is 43 years old and he will not be able to do a tour where he dances and sings for a long time, that's for sure," explains Naomi, a sparkling Marseillaise in her twenties. When I saw the viral videos on TikTok of this scene coming down from the ceiling with him on it, I said to myself, let's go. See and hear Cry me a river live anyway... Anyway, I can't miss it" The young R'n'B fan was still a kid when Justin Timberlake was at the height of his career. And she has fond memories of it. "I'm a child of the 1990s and 2000s, and I was brought up on his music. And I repeat, there are too many classic songs that I want to see live," jokes this big concert-goer, fan of Beyoncé and The Weeknd among others.
Justin Timberlake was not mistaken. After the release of his sixth album "Everything I Thought It Was", which was fairly conventional and went relatively unnoticed, the husband of actress Jessica Biel preferred to focus on his entire career. The one who has long been called the little prince of pop, compared to Michael Jackson, for skillfully mixing choreography and high-pitched voice, has a list of hits that would make any other singer cry with jealousy. And that's where he excels on his immense stage. First observation.
As for his previous tours, he is accompanied by a live band, of high flying. Keyboard player, bassist, guitarist and a brass session that has nothing to envy to a band from a New Orleans nightclub, he surrounds himself with an impressive musical precision. His voice has lost none of its accuracy either and flirts with the high notes in a rather prodigious way. On the dance side now, Justin Timberlake is less into performance than during his previous tours. Of course. His five dancers chain together slightly dated steps. But Justin Timberlake is also more mature, more classy even by waddling only playing with his silver vintage microphone like a crooner.
« C’est ma partie préférée du show »
Mais là, où il excelle, c’est lors de l’alignement des planètes scénographie, danse et voix. Cela arrive à 21h48, dès les premières notes de son immense titre « Cry me a river », écrit après sa rupture avec Britney Spears en 2002. Inspirés par l’ambiance du clip mythique (qui enregistre la bagatelle de 531 millions de vues), les immenses écrans s’habillent de pluie battante, rendant la scène majestueuse. Cette partie, scotchante, fait instantanément oublier les quelques longueurs au début, dû à des récentes chansons moins populaires. « Le côté à l’ancienne, c’est ce que l’on veut voir, plaide Nahel, un danseur de métier connaissant sur le bout des doigts les premiers albums. Mais attention, cela n’enlève rien au fait que la direction artistique est folle, hypermoderne. Même si les chorégraphies sont moins dans l’air du temps, cela n’empêche que c’est le feu quand même ».
En fin de soirée, l’ambiance se fait plus acoustique, à un moment où Justin Timberlake, se cale sur une petite avancée ronde en fond de scène. Tour à tour, en jouant à la guitare, puis au piano, le musicien réarrange des hits comme « What goes around… comes around », « Selfish » ou encore « Until the end of time » avec brio. Il profite de ce moment plus « intime » pour se livrer à ses fans français qui lui tendent des banderoles remplies de messages et de blagounettes. « C’est ma partie préférée du show car je suis plus près de vous et je peux regarder vos magnifiques visages, assure-t-il dans un grand sourire toujours aussi ravageur. Cela fait quelques mois que j’ai commencé cette tournée et je vois des personnes familières dans cette salle et je m’y sens chez moi car je peux ressentir tout votre amour. Jouer dans une salle comme ce soir à Lyon, c’est ce que je rêvais quand j’étais gamin. Et vous avez permis à un petit mec du Tennessee de réaliser son rêve »
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